Je réduis ma présence sur Meta mais mon travail reste visible.
- Noha Choukrallah
- 20 mai
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 28 mai
La décision de quitter Meta a été brutale. Si je devais qualifier ce moment, c'était un mélange entre impulsivité et conviction profonde. J’ai pris cette décision après l’investiture de Trump. J’étais bouleversée par l’impact que cela allait créer, non seulement sur la politique américaine, mais aussi sur la scène mondiale. J’ai ressenti un gros malaise, je savais que je ne pouvais plus rester passive face à cette situation.
Lorsque je suis en souffrance, j'agis, et le seul moyen que j’ai trouvé pour agir, c’est de quitter les réseaux sociaux qui soutiennent cette politique-là. Cela dit, il a fallu que je trouve des solutions. Les réseaux sociaux sont essentiels pour les créatifs comme moi : ils permettent de rendre visible notre travail et de décrocher des opportunités professionnelles. J'ai énormément travaillé grâce à ces plateformes, et l'idée de ne plus avoir cette fenêtre ouverte sur le monde était un véritable défi.
Mais avec le temps et en échangeant avec mon équipe de communication, nous avons trouvé des alternatives. Par exemple, aujourd'hui, je suis les créateur.ice.s, les journalistes, les artistes et écrivain.e.s que j'apprécie, sans avoir besoin d’être sur les plateformes classiques. J’ai créé un libellé spécifique dans ma boîte mail où je reçois leurs newsletters, ce qui me permet de rester informée et de ne pas couper les ponts avec leur actualité et l'actualité plus généralement.
« J'ai l'impression, parfois, de me tirer une balle dans le pied, mais je pense que c’est davantage une projection qu’une réalité. »
Cette période de déconnexion m’a permis de reprendre le contrôle sur ce que je consommais mentalement. Par exemple, reprendre le temps de lire des articles plus longs et approfondis m’a offert une richesse que les réseaux sociaux ne me procuraient pas.
Les réseaux sociaux : un outil ambivalent
Je ne vais pas nier et diaboliser leur utilité. Ces plateformes ont joué un rôle clé dans des mouvements populaires majeurs, comme MeToo, la lutte pour les droits des afro-descendant.e.s. ou encore celle pour le climat. Elles ont permis de rendre visibles des combats qui étaient souvent ignorés ou “souterrains” des grands médias.
Mais je cherche à retrouver un équilibre plus en phase avec ce que je pense devoir faire en tant que citoyenne. Ainsi, même si je ne serai plus aussi présente sur les réseaux sociaux, une sorte de vitrine existera ici sur mon site web ou à travers ma newsletter.
L’idée n’est pas de complètement quitter ces plateformes, mais plutôt d’adopter une approche plus mesurée et réfléchie.
“L’objectif était véritablement de rechercher une alternative à ce modèle plutôt que de le contrer.”
L'avenir après Meta : un nouveau chemin à tracer
Dans mon métier de réalisatrice, il n’est pas courant d’avoir une équipe de communication dédiée. Je pense que c'est un tord parce que la communication prend du temps, des compétences et de la charge mentale. De mon côté, je ne supportais plus de passer du temps à travailler sur mon site internet ou à concevoir des visuels alors que la base de mon travail est d'écrire des scénarii.
Quitter Meta, c’est donc un acte personnel, mais aussi une forme de résistance face à un système qui me semble de plus en plus aliénant. Ce n’est pas un rejet total, c’est une démarche à la fois introspective et tournée vers l'avenir, où l’authenticité prime sur la quantité.

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